La méthode ROPA qu'est ce que c'est ?
C'est l'une des différentes méthodes de Procréation Médicalement Assistée (PMA) qui existe. Cette méthode est destinée aux couples de femmes, on l'appelle aussi Méthode de Maternité partagée. Il est aussi possible d'y avoir recours lorsque l'on est un homme trans, dans certains cas.
Il s'agit d'un processus de Fécondation in vitro (FIV) qui vise à prélever des ovocytes chez la partenaire "A" du couple, à les féconder en laboratoire avec le sperme d'un donneur pour créer des embryons, puis à implanter un embryon (ou +) dans l'utérus de la partenaire "B".
Ainsi, l'une des futures mères transmet ses gènes (la A), et l'autre porte l'enfant (la B).
Où est-ce que cela se pratique ?
Cette méthode est interdite en France.
Il faut donc se rendre à l'étranger pour en bénéficier : Espagne, Portugal, Belgique par exemple. Attention, c'est également possible au Danemark mais seulement pour des raisons médicales (si la femme qui veut porter la grossesse ne peut pas utiliser ses propres ovocytes et qu'elle a besoin d'un don, sa femme peut lui donner ses ovocytes, mais pas par convenance).
Dans certains cas il faut être mariées pour avoir accès à cette méthode, dans d'autres cas une RCA (reconnaissance conjointe anticipée signée chez le notaire) suffit. Dans d'autres encore comme au Portugal notamment, aucun engagement n'est obligatoire.
Combien ça coûte ?
C'est une méthode de FIV, qui est donc assez coûteuse.
Il faut compter entre 5 000 et 7 000€ environ selon les pays.
Ce tarif englobe généralement la totalité du processus de FIV et un transfert d'embryon. Si le premier transfert d'embryon ne fonctionne pas et qu'il vous reste d'autres embryons, vous n'aurez qu'à payer le montant du transfert suivant (entre 1 300 et 2 000€ généralement).
Quelles chances de réussite ?
Les méthodes de FIV présentent généralement des taux de réussite bien supérieurs aux inséminations, selon l'âge et la santé de la partenaire donneuse, les pays et les cliniques : aux alentours de 60% (avant 35 ans et en bonne condition de santé).
Ce qui va compter dans cette méthode, c'est surtout l'âge de la partenaire donneuse : ses ovocytes doivent être nombreux et de bonne qualité, ce qui, on le sait, va en déclinant lorsque l'on avance en âge.
L'âge de la partenaire receveuse, si elle est en bonne santé, a moins d'importance.
Quels bénéfices ? quels inconvénients ?
Du côté des bénéfices :
Pouvoir impliquer les deux partenaires dans le processus de conception de leur enfant
Meilleur taux de réussite qu'une insémination
Dans certain cas, possibilité de conserver des embryons pour d'autres grossesses
Du côté des risques :
Méthode + lourde physiquement qu'une insémination : traitement hormonal plus lourd, ponction d'ovocytes sous sédation...
Coût + élevé qu'une insémination
Méthode qui ne se pratique qu'à l'étranger
Pas de remboursement possible par la sécurité sociale en France
La législation autour de cette méthode
Bien que la méthode ROPA ne soit pas autorisée en France, il est possible d'établir la double filiation maternelle.
Pour cela il s'agit de signer une Reconnaissance Conjointe Anticipée chez le notaire, AVANT votre PMA. Reportez-vous à l'article "PMA pour toutes : le nouveau processus de filiation" sur mon blog.
Nul besoin de préciser au notaire que c'est une ROPA que vous pratiquez, il ne doit pas être fait mention de la méthode, ou du pays de traitement sur ce document.
Toutes vos autres questions
Est-ce douloureux de faire ponctionner ses ovocytes ?
Lors de la ponction, non ! Vous êtes sédatée pour plus de confort. Au réveil, il peut y avoir des tiraillements dans le ventre comme des douleurs de règles (mais pas toujours !).
Le traitement est-il douloureux ?
C'est la personne qui donne les ovocytes qui doit recevoir un traitement de stimulation ovarienne, qui se fait effectivement avec des injections. On me rapporte qu'elles ne sont pas spécialement douloureuses, à la limite peut-être désagréables !
Peut-il y avoir une incompatibilité entre l'embryon de la mère donneuse et la mère receveuse ?
Non, ou alors dans de très très rares cas (maladies spécifiques par exemple mais rarissimes).
Est-il possible de mélanger les ovocytes des deux partenaires et de faire une grossesse ainsi ?
Non, cette pratique n'est pas légale bien qu'il y ait de la recherche sur la "FIV à trois" dans d'autres pays.
De qui l'enfant a-t-il le sang ? Et les gènes ?
Ce sont les gènes de la mère qui donne ses ovocytes dont l'enfant hérite, mais c'est le corps de la mère qui le porte qui le constitue et l'alimente !
Est-il possible que chacune des partenaires fasse concevoir ses propres embryons, d'implanter deux embryons (un de chacune) et de laisser faire ensuite ?
Techniquement c'est possible, éthiquement non ! Dans la plupart des pays, les embryons obtenus grâce à l'une des partenaires appartiennent au couple, et tant qu'il y en a, il n'est pas possible d'en constituer d'autres. Au delà de ça, il est possible que psychologiquement, il soit très difficile à encaisser que seulement l'un des embryons s'accroche alors que le souhait était qu'il y en ait un issu de chacune des mères...
A très vite pour un nouvel article !
コメント